Crédit immobilier : des conseils pour emprunter malin

  • Publié par Olivier Marin du Figaro Immobilier
  • Le mercredi 16 juin 2021

Comment vont évoluer les taux, quelles sont les nouvelles exigences des banques, pourquoi le choix de l’assurance emprunteur est-il déterminant ?…Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux livre ses analyses au Club Immo Figaro Immobilier.

Comment percevez-vous l’appétence pour l’immobilier ?

Nos expériences de confinement ont renforcé cette envie d’acquérir un bien, de devenir propriétaire que ce soit en résidence principale, en résidence secondaire voire même en investissement locatif. Au fil des mois, durant la crise, la notion de pierre valeur refuge, s’est encore plus accentuée. Dans ce contexte, des villes moyennes comme par exemple, Reims, Angers, Le Mans, Vendôme…attirent de nombreux parisiens qui préfèrent grâce au développement du télétravail, privilégier la qualité de vie, plutôt que de rester dans de petits appartements. Avec l’effet TGV qui réduit les distances et des prix de l’immobilier à moins de 3 000 euros par m2, il est légitime de se poser la question.

Côté crédit immobilier, avec un taux d’intérêt à 1, 07 % en moyenne, toutes durées confondues, un plancher a-t-il été atteint ?

Maël Bernier : Je pense que l’on est au plus bas. La fourchette moyenne de taux s’étend de 1 % à 1, 50 %, selon les durées et les profils. On descend sous la barre des 1 % et même jusqu’à 0, 60 % pour les excellents dossiers sur les durées courtes. Les taux n’ont jamais été aussi bas. Je pense que l’on va s’engager vers un phénomène de stabilité. Il est vrai qu’au tout début du mois de juin, quelques banques ont rehaussé leurs barèmes mais plus par volonté de désengorger l’accumulation de dossiers. Ce n’est pas un mouvement de fond. Il y a eu quelques hausses mais globalement, nous sommes sur une stabilisation de taux extrêmement bas.

Y-a-t-il des raisons objectives de remontée des taux d’ici la fin de l’année ?

Il faudra étudier à la loupe ce qui va se passer à la rentrée de septembre. C’est-à-dire la manière dont l’activité économique reprend. La situation de l’emploi est bien sûr vitale mais aussi les effets de la crise sanitaire, la campagne de vaccination…tous ces facteurs sont à prendre en compte. Il est vrai que la BCE (banque centrale européenne) veille à maintenir ces taux très bas parce qu’il faut relancer la consommation dans la zone euro. Donc, il n’y pas de menace réelle de hausse conséquente. Maintenant peut-être que les taux seront en septembre à 1, 20 %, ce qui restera tout de même attractif.  Il n’y a pas de raison de se précipiter. Aujourd’hui, l’important est de trouver son bien.

Qu’est-ce qui change du côté des banques ?

Elles doivent être plus vigilantes, plus attentives aux dossiers déposés, respecter des consignes très strictes qui émanent des hautes autorités financières.  On leur demande de ne pas prêter au-delà de 35 % d’endettement mais en incluant l’assurance emprunteur dans ce calcul. C’est important, car cette assurance peut être plus coûteuse que les intérêts d’emprunt. Les banques sont aussi vigilantes sur l’apport initial. Il faut compter entre 10 % et 20% de la valeur du bien. La banque ne prête pas au-delà de 100 %, sauf, très rares cas. La stabilité professionnelle est scrutée à la loupe. Aujourd’hui, plus de la moitié des demandeurs sont des primo-accédants. Il est vrai qu’en couple avec des contrats en CDD, l’accès au crédit est plus compliqué. L’apport personnel, le coup de pouce de parents peuvent aider.

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